Ou le début du trip de 2 jeunes âmes sensibles, insouciantes et innocentes
Après une courte nuit, il faut se lever le cul pour dégager de chez Thoomis. Après un caca dévastateur et une douche réparatrice, on s’arrache direction le RER, dans la banlieue chaude sus-nommée précédemment juste avant. La faune locale nous observe d’un air suspect. Essayent-ils de nous effrayer ? Ont-ils peur de nous (à cause de nos huge backpacks) ?
La tension est à son comble lorsque, au bout de 4 minutes, le RER tant attendu
nous extrait direction la Défense. Après
un changement dans la plus grande
station de métro/RER du monde et quelques bagarres d’une viol
ence extrême entre Guilhem et les portiques qui s’obstinent à ne
pas le laisser passer lui et sa carapace de Tortue Ninja (voir la photo ci-contr
e juxtaposée à côté), nous parvenons enfin jusqu’au métro ligne 7 dans la bonne direction.
Et là, stupeur.
Une manouche (cousine de Guilhem d’ailleurs) rentre dans la rame et nous gratifie d’un long et beau discours sur l’évolution des populations de coccolithophoridés dans les eaux continentales entre le 17 septembre 1836 et la 4 mai 1964 :
« Bonchhhouuuurrr Madame ! Echcouse pour lé dérange, ma yé pas manché pour les enfants, yé pas d’outillache (NDLR : véridique), yé voudrait les chous. »
Bon alors forcément moi quand on me dit que les enfants n’ont pas d’outillage, et si on considère le retard dans le sommeil ainsi que l’état peu réveillé dans lequel nous nous trouvions, et bien il est difficile de ne pas rire. Oui je sais, nous sommes cruels de nous moquer des pauvres. Mais si ils ne naissent pas riches, zont qu’à travailler comme tout le monde bordel !
Bref, on arrive à la Gare de l’Est où nous allons immédiatement déposer nos bagages à la consigne afin d’éviter de visiter Paris avec 854 kilos sur le dos. D’après Guilhem, une tente Quechua 3 secondes light qui passe aux rayons X ressemble étrangement à une capote géante. Soit.
Ensuite, on décolle direction le centre de Paris-les-Bains en prenant le Boulevard de Strasbourg puis le Boulevard Sébastopol, où nous ne manquons pas de marquer une halte afin d’acheter dans une pâtisserie, de quoi survivre pour la matinée. Ensuite direction le Louvre (vous pourrez observer une série de photos de toute beauté). Regardez un peu le détail de cette colonne Nouvel Empire, c’est tout simplement du travail d’orfèvre !
Nous traversons les bâtiments pour prolonger sur les jardins des Tuileries, puis la Concorde, enfin on va suivre la Seine jusqu’au Palais de la découverte.
Ô joie ! Nous voilà retombés à l’époque où nous étions ignorants, de sombres buses, à une conférence d’électrostatique à faire dresser les cheveux sur la tête !
Un peu de chimie de haut niveau ensuite (sans déconner, j’ai rarement vu une fille aussi bête de ma vie, m’enfin si ça peut permettre aux gamins de s’intéresser à la chimie, c’est bien hein), du flanage dans les allées de ce superbe Palais (sans rire, les expériences, les vidéos, les ateliers sont vraiment extrêmement biens faits pour les petits notamment, à voir absolument). Bref en sortant aux environs de 16h30, on commence à avoir soif et faim, le repas du midi se fait attendre. On s’en fout, on monte jusqu’au Trocadéro, puis on redescend en passant sous la Tour Eiffel. Là l’appel de la faim se fait trop puissant, il nous faut un McDo. Et ben pour trouver un McDo dans tous ces quartiers plus ou moins touristiques et institutionnels, c’est un peu comme essayer de trouver quelque chose de grand chez un nain sans jambes. Après avoir tourné un bon bout de temps (il est aisément 17h30), on finit aux Invalides comme des gros geeks assis sur un banc en train de chercher sur le net le McDo le plus proche. Super, il est à St Germain des Près. Bref, on trace, on ne trouve évidemment pas le MacDo mais un bon vieux Subway fera l’affaire (repas de midi pris à 19h, belle performance n’est-ce pas ?). Ensuite, il faut qu’on se dépêche de retourner à la gare pour récupérer nos bagages avant de devoir payer un supplément. St Germain – Gare de l’Est c’est tout droit, mais c’est quand même traverser Paris. En une demi-heure c’est bien chaud, mais finalement on a réussi (normal, c’est nous !).
On va récupérer les bagages à la consigne, le type de la consigne essaye de m’entrainer dans un coin sombre pour me violer, mais heureusement il n’avait pas sa capote géante (ben ouais, elle est accrochée au sac de Guilhem).
Et voilà comment on s’est retrouvé à attendre assis par terre dans la Gare de l’Est pendant 1h30, et comment nous avons fait connaissance de Evy qui elle attend depuis plus de 6h le même train que nous !
Evy est québécoise, c’est une globe-trotteuse qui est en Europe depuis 2 mois et qui a pas mal balladé entre l’Allemagne, la France, l’Espagne et le Portugal. Bref elle est très sympa, et vu que nous aussi on l’est, on accepte de lui parler. Le train arrive enfin (21h30), nous rejoignons donc nos places respectives. Evy est dans la dernière voiture, place assise, Guilhem et moi sommes 3 voitures plus loin dans un compartiment couchette. Quand on arrive, le compartiment est plein. On s’interroge, la famille d’allemands qui occupent les 4 couchettes du bas ne parle pas un mot d’anlgais, le contrôleur non plus et les 2 asiats qui sont à nos places non plus. Ca part bien !! Finalement on arrive à se faire comprendre, et on se rend compte qu’en fait Yin & Yang devaient effectivement occuper ces places dans ce train, mais la veille !! Ils se font donc sortir par les contrôleurs qui vont essayer de leur faire comprendre que ça va être la merde. Pendant ce temps là, nous installons nos affaires. Problème, ni Guilhem ni moi n’avons de place dans nos lits à présent, à cause de nos bagages ! En plus il fait chaud et le père allemand pue la vinasse. Qu’à cela ne tienne, on laisse notre bordel et on va voir Evy. Et là on se rend compte qu’il y a des compartiments assis plus agréables et vides. On va donc chercher nos affaires après nous être assurés auprès des 2 controlleurs français qui s’étaient cachés quand on avait besoin d’eux qu’il n’y a pas de souci si on se barre des couchettes pour s’installer en place assise. On arrive donc avec notre barda dans le compartiment sus-nommé et Surprise !!!! Yin & Yang s’y sont installés ! Quand ils nous voient arriver, pris de panique (pourtant on fait pas si peur que ça, si ?), ils prennent leurs affaires pour s’en aller. Alors on leur explique que non non non ils peuvent rester là, on ne va pas les bouffer (c’est bon on a fait les commissions avant de prendre le train). Ils ne sont pas super rassurés mais ça va. Le train continuant son chemin et nous aussi par la même occasion, c’est lors d’une discussion certainement extrêmement sérieuse entre Evy, Guilhem et moi que mon sac pesant 854 kilos (déjà dit au dessus) tombe droit sur un des chinois (Yin ou Yang, on a pas défini qui est qui). Heureusement, Guilhem et moi étant des Tortues Ninja (je le rappelle), on a des réflexes de fous permettant d’éviter l’écrasement à notre compagnon de voyage. Là les 2 comparses commencent sérieusement à claquer des dents, à devenir blancs (si si, c’est possible !) et à transpirer à grosses gouttes en nous suppliant du regard de ne pas les bouffer. Finalement ils s’endorment (les fous !! Nous c’est pendant leur sommeil qu’on zigouille nos proies) et on discute un peu avec les contrôleurs biens contents de voir des compatriotes qui nous expliquent que Yin & Yang ne peuvent pas acheter d’autre billet pour Munich (190 € !!!!) car leur carte bancaire ne passe pas, ils devront donc descendre avec les contrôleurs français à Strasbourg, dans la nuit. Pas cool… Pour l’instant ils profitent de la nuit pour dormir, en Gare de Strasbourg à 3h du mat’ ça va pas être la même… Nous 3 pendant ce temps là on regarde Snatch, histoire de bien leur pourrir la nuit (oui je vous le recommande, voyagez de nuit avec nous, on est super sympas !)
Le train s’arrête à Nancy une première fois (il est 2h du mat’ bien tassés) et alors que nous étions à la recherche d’apéro nous faisons la connaissance de 2 métalleux français (Arnaud et un autre que nous appellerons au hasard Jean-Eudes) qui justement ont une bouteille de bière en trop (c’est le destin ça !). Bref on sympathise bien, on fout bien le bordel dans le train (on les a rejoint dans leur compartiment pour laisser nos amis chinois dormir).
Enfin nous nous arrêtons à Strasbourg vers 3h30. Les contrôleurs ne viennent pas chercher les chinois (ni nous rendre nos billets qu’ils nous ont lâchement subtilisés par ailleurs), tant mieux pour eux !!! On continue à faire le bordel avec quelques agréments gazeux du plus bel effet olfactif, et un mec du compartiment d’a coté sort pour se bagarrer, avec un joli « vous allez fermer vos gueules maintenant ». Nous on est pas contre, sur le principe. Mais ya la manière de demander quand même ! Du coup on continue un peu (mais c’est plus feutré quand même comme ambiance maintenant). Le train s’arrête ensuite à Karlsbrau, Kronenbourg, Heineken ou une ville de ce type, et nos amis chinois descendent d’eux-mêmes. Après un peu d’aération (2 types qui dorment dans une pièce fermée, ça chauffe et ça pue (ça sent particulièrement la bouffe chinoise d’ailleurs) , c’est de la thermodynamique !), Guilhem va se coucher, suivi quelques dizaines de minutes plus tard par Evy et moi. Je dors par terre d’abord parce que Guilhem et Evy squattent les sièges à la manière d’un lit, mais surtout parce que je suis un fou. Chuck Norris à coté de moi c’est un Mickey. D’ailleurs c’est moi qui ai inventé Chuck Norris. Ca pue un peu des pieds mais on s’y fait rapidement, pis dans la jungle c’est pas mieux hein, on doit vivre avec la syphilis (encore ?!) et le choléra alors j’ai appris à pas me plaindre.
Dernier regard à ma montre : 5h du mat’. Le train arrive à Munich à 9h. Youpi… Arnaud et Jean-Eudes ont leur train pour Budapest tout de suite et Evy part dans le Sud de l’Allemagne.
Commentaires
J'ai un torticolis après avoir lu votre article! (heureusement ya pas tant de photos que ça!)héhé
Elle a pas tort Mélo, c'est une véritable excursion éthylique! Attention Guilhem, ne m'en fais pas une carpette de mon Nico cette année (je sais qu'il a pas besoin d'aide pour boire et qu'il est à la limite de l'addiction mais fais un peu attention à lui quand même, il est encore jeune...
Et les 2 âmes sensibles et innocentes j'y crois autant qu'au père noël
bein dis donc, on dirait un roman d'aventures votre voyage! Va falloir me donner la suite vite fait parce que c'est terrible de rester dans l'ignorance d'une aventure aussi palpitante. En tous cas, ça a l'air bien parti pour être la débauche totale vos vacances!!
Au fait nico, c'est quand déjà ta crémaillère???!